samoju a écrit :Nana j'ai une question :
As-tu envisagé que cette obsession soit simplement la démonstration de sa part d une " preuve d amour " ?
Je m explique dans ce que je lis ( peut-être que mon analyse est fausse)
1 Les documents sont son univers
2 Tu as exprimé le fait que c'est envahissant pour toi
3 Il a peut être établie un ordre de rangement mental qui va être perturbé si il déplace les documents
4 Il a surement trés peur d en perdre et doit les classer
5 Il accepte de les démenager et s y emploit chaque jour
Je crois qu il faudrait que tu aprennes comment il range ses documents chez vous avant de pouvoir réellement définir un espace pour toi .
Peut-être créer une zone " attente de tri " ou les documents seraient regroupés en cartons " a trier ".
Peut-être que tu dois considérer différemment l acte d'accepter ce déménagement . C'est une possibilité ( je ne vous connais pas ) mais je sais qu un ted ( je dis pas qu il l est j explique ) focalisera sur chaques mots que la personne aimée dit afin de satisfaire ses désirs et il le fera par des actes même si ils semblent trés durs pour lui.
Si ta demande revient chaque jour et qu il s y emploie depuis longtemps il peut être trés perturbé mentalement parce qu il essaye de faire ce que tu souhaites et que tu le lui reproches sans cesse
Je ne connais pas votre vécu mais je voudrai juste que tu analyses avec ce genre d infos et ensuite que tu dises ce que tu as observé depuis que tu as émis cette demande .
Je suis perdue, samoju. Je sens que je suis démotivée.
C'est un tout que je ne comprends pas.
Les documents sont plus importants que nos vies. Nous avons toujours donné la priorité à ça et nous avons vécu pendant des années comme sur un chantier. En vérité, nous avons connus 3 explusions et 3 déménagements réussis. Dans l'ordre inverse.
Ce qui est dur c'est de savoir qu'on a un appart' mais qu'on ne peut pas l'habiter. De savoir que chaque jour les affaires rentrent et que pour sortir il faut passer des heures à archiver en plus de faire les courses (il est très difficile à satisfaire avec la nourriture) en plus de courir acheter les journaux y compris ceux qui ont été loupés..
Au fond, je suis découragée. Lors de la dernière expulsion , ma copine et moi avons déménagé 40m2 de documents archivés à lui en une journée! Ce fut un choc psychologique immense! Lui, pendant ce temps, il est resté prostré. Après, il s'est retourné contre moi et m'a envisagée comme une traitresse, une enemie par que ses affaires (l'oeuvre d'une vie) étaient chez moi.
Je ne comprends pas. Il y a 20 ans il était opérationnel et engagé ,aujourd'hui, il est comme paralysé. Et je n'ai aucune explication.
Il dit depuis des années qu'il sait quoi faire pour qu'on s'en sorte et nous nous enfonçons. Dès que la réalité nous heurte il se retranche et ma copine et moi on prend tout en pleine figure. Ensuite, nous sommes critiquées pour avoir laissé arriver le mal...
Souvent, il nous parlait de son travail mais nous ne comprenions rien. C'était passionnant mais impossible, pour ma copine et moi, à raconter. J'ai cherché un mécène pour ses travaux. Au moment de s'avancer et de parler de son oeuvre il est resté la tête dans ses papiers... J'avais remué ciel et terre pour contacter cette personne qu'il avait choisi. Au moins, je savais après cet épisode que le but , nous ne l'atteindrions pas.
Feuestein lui a proposé que nous installions en Israel, qu'il lui réservait un emplacement à l'université , qu'il mettrait à sa disposition des étudiants pour qu'il leur transmette son savoir; il a flippé et s'est senti menacé. Il s'est retranché. (Israel, nous connaissons très bien, sinon et Feuerstein est le seul à avoir réussi à avoir des conversations avec lui au téléphone.)
Personnellement, j'ai toujours soutenu mon compagnon. A la fin , je lui ai proposé de patenter le concept génial de son "encyclopaedisme" ou indexation avec interface mais il m'a mise sur la touche.
J'ai pensé que ce qui nous sauverait serait d'introduire un tiers qui est universitaire comme lui et qu'ensemble ils discuteraient de ses travaux.
Je l'ai fait une fois avec ma copine mais ça n'a pas marché. Je réessaierai bien de nouveau mais je suis kapout. C'est usant comme situation de vie.
C'est usant et fatiguant de camper das un habitat de substitution. De vivre sans foyer et comme au moyen age en poursuivant des besoins issus du XXI ème siècle.
L'organisation dans l'espace ne colle pas du tout, il reproduit dans l'espace physique son espace mental. Il faudrait autant de lieux de stockage qu'il nécessite de cloisons dans sa têtepour que ses affaires ne se mélangesnt pas. Ce serai on était Crésus. Et je sais que mentalemenent ces doc. sont archi rangés même si extérieurement ça ressemble à des pyramides égyptiennes.
Je dois me trouver une occupation qui me convienne, je dois reprendre ma carrière ou je vais perdre mon âme.
Je sais que ses travaux sont uniques et très utiles universitairement et sociologiquement. Avec lui, j'ai cru qu'on souffrait (on s'est privé de confort, de sorties, de famille en ce qui me concerne) pour un but: donner l'accès à cette base de données exemplaire. Cette phase n'est jamais arrivée, à la place, j'ai vu que mon compagnon s'est fait dépasser par un mécanisme que personne ne comprend et que lui ne cherche pas à connaitre. Nous vivons mal à en mourir et ça dure depuis des années. Mais ça ne changera pas : il n'est pas dérangé par l'inconfort physiquement. Il le tolère plutôt que de cesser d'archiver chaque jour.
Ca signifie pas de présent, pas d'avenir, pas d'enfant non plus mais des documents à perte de vue...
Dès que je demande des explications, il se retranche. Je suis out. J'ai supporté le max que j'ai pu ; je parle des tracas administratifs, d'avoir renoncé à mon job de libraire, à toute vie sociale, à une vie conjugale, nous avons renoncé à tout et il faudrait continuer?
Ton analyse est orignale et intéressante, samoju. Je la relierai quand j'irai mieux.
nana