Bonjour,
Je vais tenir compte de chacun de vos commentaires. Et
suis très reconnaissante de l'intérêt que vous portez à mon cas.
Il m'est facile d'aider les autres mais difficile de m'aider moi-même.
Pour réfléchir et voir , j'ai besoin de projeter à l'extérieur de moi donc, dialoguer est le meilleur moyen pour moi.
En outre, j'ai été solipsiste jusqu'à tardivement. Bien que je sois beaucoup plus décentrée aujourd'hui, peut-etre ai je encore des dominantes solipsistes?
Qu'en est il aujourd'hui? Hier, nous avons fait une pause. Moi, chez mon père, lui chez nous. Il ne veut plus me voir. Il faut dire que ces derniers temps je dérivais... C'est ma copine qui assure le lien. J'aide ma copine (qui est handicapée) quand elle a besoin que je la supplée pour approvisionner mon compagnon.
Qu'en est il pour moi? Je suis divisée: la situation actuelle était devenue insuportable à endurer ou à envisager donc mon corps s'en était allé ailleurs, je m'absentais pendant des heures sans rien dire. En vérité , je fuyais le fait de devoir lui donner des heures de travail abêtissantes pour moi... mais je reste en esprit car je tiens à lui. C'est pourquoi je n'ai pas claqué définitivement la porte. Je ne pense pas que j'aurais le courag de toute façon, tant que je le penserai dépendant.
Samoju, tu as raison, c'est en ayant besoin que l'on se bouge.
Hier, je me suis entretenue avec ma copine qui est aussi une amie à lui.
Je l'ai briefé et lui ai fait comprendre que si elle pouvait servir de médiatrice ça pourrait aider. Le majeur problème étant que nous ne parvenons plus à dialoguer; que chacun éprouve de la souffrance à vivre comme nous vivons; que chacun attribue la cause à l'autre...
J'ai une question simple:
Que feriez vous si du jour au lendemain vous ne pouviez plus sortir de chez vous? si vous cessiez de marcher?
Moi, je courrais chez le médecin pour comprendre ce qui m'arrive.
Réponses à vos réactions et questions:
D'abord à
UB et à kikuta:
Plus de sexe, plus de relation amoureuse depuis longtemps. Ca vient de lui. Il s'est vraiment isolé dans son travail (que j'appelle obsession- je sais
samoju a émis une autre opinion, intéressante).
En vérité, il me parle comme si j'étais responsable de sa "déchéance": je suis le centre du mal.
(Du coup, en étant honnête avec vous je prends le risque d'etre perçue par vous comme une masochiste.

)
Tu comprendras
UB que le jeu de se réconcilier sur l'oreiller (
to make up , en anglais) est exclus (
out, en anglais). De toute façon, ce n'est pas mon tempérament ni le sien. Avec lui, c'est tout ou rien. Donc sur le plan sexuel ou affectif - démonstratif c'est rien.
Sinon, je pense qu'on tiend l'un à l'autre mais que la gravité de notre situation (et notre perception de celle-ci) pourrit notre devenir et nos esprits.
J'ai posé un ultimatum par le passé: ça n'a rien fait. Ca a aggravé les choses. D'après ce que j'ai capté, il a toujours été en rébellion contre (l'image de) sa mère car elle était suspicieuse du comportement de son fils qu'elle redoutait êre anormal.
Sur ce sujet, je crois qu'il était un enfant génial et ralenti ou inapte sur certains points et que sa mère n'a rien capté. Ou plutôt elle n'a vu que ce qu'elle redoutait: que son fils risquerait de ne etre un grand homme.
(Sa mère était anxieuse et très conventionnelle.) Elle a eu un fils original, rebel, personnel -son contraire.
Régulièrement, il me colle l'image négative de sa mère sur le dos.
Il n'a jamais été diagnostiqué. Il ne s'intéresse pas. Il n'est plus suivi non plus médicalement parce qu'il ne sort plus de la maison et ne reçoit plus.
Dit honnêtement, il n'a jamais voulu recevoir quiconque.
Je me souviens parfaitement le jour où il m'est venu à l'esprit qu'il pouvait être AS. Un autre souvenir que j'ai gardé est le sentiment de ne plus etre confortée par lui. Au fil des ans , il a cessé de pouvoir etre présent. Je ne trouve plus le *mot juste...Il n'a jamais été en mesure de me réconforter mais depuis une certaine date ce fut la sécheresse sur ce plan. En anglais on dirait:
he has ceased being supportive. Un exemple de la manière dont il me réconfortait avant: un jour je suis rentrée chez nous après m'etre fait agressée par une loubarde en plein centre commercial. J'étais en pleurs et choquée. Il m'a accueillie en me reprochant d'avoir eu un comportement inappropié envers une fille voyou! J'ai pleuré deux fois plus!!
Quand je dis que depuis de nombreuses années il n'est plus
supportive ça signifie qu'il ne réagit plus. Il est cependant, toujours d'excellent conseil quand il se sent concerné et qu'il n'est pas fatigué ou anxieux.
Samoju, tes réponses à mes questions sont si simples et si logiques que je les accepte.
J'ai vu qu'il s'est épuisé à faire un travail intellectuel colossal, seul.
J'ai vu qu'il s'est découragé et qu'il s'est détourné des affaires courantes (domestiques) puis nous nous sommes enfermés dans un univers clostro. où il a ses repères.
Pourquoi c'est si difficile d'admettre ce U-turn , c'est à cause
a. de nos profils divergeants lesquels ont évolué de manière opposée,
b. du fait qu'il a eu lieu sans avertissement, comme un glissement de terrain. Je n'ai pas eu le temps de voir venir ni de m'adapter.
Ce profil:
- pour lui c'était l'homme solide et ingénieux qui prend en charge notre vie;
- pour moi, c'était la petite fille qui continuait de grandir à l'abris d'un homme sûre, gentil et capable.
J'ai compris , aujourd'hui, que je devais gagner ma vie pour survivre. Je ne dis pas gagner notre vie car les dépenses sont si grandes pour couvrir les frais de stockage de ses travaux qu'il faudrait soit que je gagne au loto soit que je dirige le CAC40 pour y parvenir. Donc je pense à mon échelle.
I am a working girl.
Hier, j'ai rassemblé de la doc sur les équivalences pour
enseigner l'anglais avec mon dilpome anglais. Comme diplôme français je n'ai qu'un DEUG LCE anglais et civilisation anglo-américaine. Bref, j'ai appris que je pouvais étudier (être admise) à Berkeley, Cambridge et dans d'autres universités dans le monde; que je pouvais travailler également. C'est cool parce que je voudrais étudier
Pride and Prejudice /
Jane Austen et une nouvelle de
Isaac Bashevis Singer que j'adore:
A Friend of Kafka.
Et j'ai téléchargé les programmes et directives pour enseigner l'anglais , par exemple, en classe de 6ème , en considérant les standards européens.
Enfin,
UB, j'ai été libraire pendant 13 ans et je pourrais le re-devenir à mon compte cela me plairait beaucoup. Toutefois, ma priorité aujourd'hui c'est d'assurer ma (sur)vie, d'aimer mon papa et de lui témoigner, d'enseigner l'anglais ou/et d'étudier ce que j'ai dit plus haut ET LES personnes AUTISTES.
nana.