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Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 08:53
par 0z0ne
Tu sais, j'avais beau savoir que comme TED on manque parfois cruellement de second degré, je l'ai même lu ici, je ne me doutais pas que ça puisse être à ce degré, justement.
La mère d'un aspie me le disait souvent : pas d'humour avec son fils, ni le mien.
Pourtant, son fils en faisait, même de l'excellent. Alors je vais me permettre de le citer en guise d'autre test.
  • - Cette fille, elle est canon de loin, mais boulet de près.
Et puis, je vais en mettre une qui est de moi…
  • - Tu es romantique, oui mais ta graisse est bien présente.

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 10:28
par Nouvelle
0z0ne a écrit :Tu sais, j'avais beau savoir que comme TED on manque parfois cruellement de second degré, je l'ai même lu ici, je ne me doutais pas que ça puisse être à ce degré, justement. La mère d'un aspie me le disait souvent : pas d'humour avec son fils, ni le mien.
Pourtant, son fils en faisait, même de l'excellent. Alors je vais me permettre de le citer en guise d'autre test.
  • - Cette fille, elle est canon de loin, mais boulet de près.
Je réponds au test :
Cette fille = je vois une fille en image dans ma tête
elle est canon de loin = je vois un canon, image issue d'un livre d'histoire qui relate la guerre de Waterloo
mais boulet de brès = je vois le boulet du canon posé à côté du canon dont j'ai vu l'image dans un livre d'histoire

je pense :

1) Il parle d'une fille
2) Les hommes aiment les formes des filles. Le canon c'est une forme
3) Le boulet est une autre forme
4) Les hommes aiment les filles maigre
5) Donc il aime la forme du canon qui est effilée et pas la forme du boulet qui est rond
6) C'est donc une expression

Et puis, je vais en mettre une qui est de moi…
0z0ne a écrit :
  • - Tu es romantique, oui mais ta graisse est bien présente.
Je réponds au test : Je ne comprends pas ce que tu écris là c'est confus. De quoi parles-tu ? Quelle est l'information que tu veux donner ?
Dans mon esprit il y a plusieurs possibilités :

1) Le roman d'Honoré de Balzac "Le Lys dans la vallée" qui est une histoire romantique
2) La graise, c'est la graisse qui a fondu au fond de ma poêle hier quand j'ai grillé des saucisses de porcs

.....je sais pas... je ne comprends pas.... :tantpis: :-s :roll: :?: :confus:

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 10:32
par Nouvelle
Je ne comprends pas toutes les expressions, même si j'en connais beaucoup et que j'en apprends encore chaque jour.
Je ne sais pas si le mot d'une expression est relatif à une émotion.
Si quelqu'un fait de l'humour, il pleure aussi. J'ai vu ça souvent - des gens qui rient et soudain ils prennent un mouchoir et se mettent à pleurer ils disent.
Je ne sais pas quand il faut pleurer ou non par rapport à l'humour. Mais un jour on m'a dit que j'avais de l'humour aussi. Mais je ne me souviens plus ce que j'ai dit qui aurait pu être de l'humour en fait.
C'est intéressant cet échange Ozone.
J'apprends probablement quelque chose.

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 15:46
par Hel
0z0ne a écrit :
  • - Cette fille, elle est canon de loin, mais boulet de près.
Et puis, je vais en mettre une qui est de moi…
  • - Tu es romantique, oui mais ta graisse est bien présente.
Je n'ai pas d'humour parce que, comme beaucoup d'autistes, j'analyse trop la situation décrite pour la trouver amusante (je suis persuadée que le rire traduit une incompréhension quelque conque). Cependant, je pense avoir compris ces deux jeux de mots (je n'avais pas compris la blague dite plus haut).
Pour la première, "canon" est à comprendre comme "belle" et comme désignant l'arme. Aussi, le "boulet" est à comprendre comme "bête" et comme projectile. Le canon projette le boulet en temps de guerre (ou autre) donc il y a un mouvement de déplacement. En l'espèce, le mouvement est aussi présent car la personne voit la fille de loin puis se rapproche et se rend compte qu'elle n'est pas très intelligente bien qu'elle soit jolie.
Pour la seconde, je pense qu'il faut comprendre "Rome antique" et "Grèce".

Dans la même catégorie, j'ai un jour dit: "deux cuillères dans une même assiette, ça fait louche".

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 15:52
par Silas
Bonjour,

Je te comprends Nouvelle, j'ai également énormément de mal avec les expressions imagées, si les gens voyaient comment je les comprends dans la tête ils seraient étonnés !
J'ai des cahier qui en sont remplis depuis que je suis petit, je les note, je me renseigne sur leur sens pour les apprendre par coeur et je fais des recherches pour comprendre et apprendre leurs origines.
Et je révise régulièrement ces cahiers , même si il y a pas mal d'expressions apprises par coeur que je n'ai plus besoin de traduire à force, les plus courantes. Cependant, ma façon de les voir dans ma tête reste, de ce que j'en sais, atypique.

Et pour la seconde plaisanterie d'0z0ne, je pense que c'est un jeu de mot, plus facile à traduire à l'écrit car c'est un support visuel.

0z0ne a écrit:
- Tu es romantique, oui mais ta graisse est bien présente.

Tu peux relire la phrase en découpant les syllabes :
Tu es Rome Antique, oui mais ta Grèce est bien présente.

La phrase perd certes son sens mais s'appuie sur le procédé du jeu de mots pour le jeu de mots.
Pour saisir les jeux de mots d'0z0ne dans le cas présents, il suffit de faire une référence à l'Histoire de la Rome Antique et de la Grèce.

J'espère que je ne me suis pas trompé.

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 16 déc. 2010, 16:07
par 0z0ne
Non, non, pas d'erreur, c'est bien ça.

Mais au départ c'était "Tu es romantique, hélas, ta graisse est bien présente." Ici, "hélas" peut se comprendre "Hellas" (Grèce).
Comme dans la Grande Vadrouille avec Bourvil et De Funès "Y'a pas d'hélice, hélas, c'est la qu'est l'os." Ça sonne très grec.

Et c'est bien pour ça que sur forum ça ne "sonne" pas. Ce sont des jeux de mots auditifs.
hel a écrit :"deux cuillères dans une même assiette, ça fait louche"
Elle est bien aussi. Il m'arrive souvent de dire des choses ainsi, et de ne me rendre qu'après coup que ça peut être drôle. Comme si ça mettait un temps pour m'arriver au cerveau.

Certaines choses sont parfois difficiles à appréhender, ainsi un de mes amis voit dans "l'agneau mystique" de Jean Van Eyck un do majeur, je crois, par la composition et les couleurs.

Image

Et il est persuadé que c'est la volonté de l'artiste car les anges en haut, deuxième panneau par la droite, jouent le même accord.

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 19 déc. 2010, 04:43
par Urban Shaman
Hel a écrit :

Récemment, un auteur a écrit un livre qui rabaissé S. Freud (un peu comme dans la réponse citée) mais j'ai cru comprendre que face à la vive réaction qu'a suscité cette publication, le livre n'a pas été publié en grand nombre...
Je ne pense pas que cela soit très intelligent de dire de telles absurdités sur un sujet tel que celui la.

Oui c'est M.Onfray, qui épinglait Freud en rappelant qui il est, à savoir un charlatan qui a falsifier des expériences, ou qui n'ont pas pu être vérifier. Quelqu'un qui aimait l'argent (quand on voit ce que peut coûter une psychanalyse aujourd'hui), et qui aujourd'hui comme le dit plus haut, est représenté par un business qui fait bien sa vie sur le portefeuille de gens crédules.

Sinon pour Ozone: Toi aussi tu as remarqué comme beaucoup ici se prennent la tête pour rien? :lol:
Personnellement dans la vie j'ai du mal avec ceux qui ne savent pas un peu rigoler. Même si j'ai du mal avec certaines choses, j'use pas mal du second degré.
Ce qui m'interroge quand je lis ici c'est d'en voir certains qui se disent seuls mais n'ont jamais le temps on dirait pour observer les autres, ou le font mais n'apprennent rien.
Les expressions par exemple, c'est facile, il suffit de voir comment les autres les emploient, voir de demander au pire.
Je suis quelqu'un de solitaire, mais ça ne m'empêche pas de collecter des informations à droite et gauche quand même.
Après Teds ou pas, certains sont plus vifs d'esprits pour certaines choses que d'autres (moi par exemple les maths j'ai un soucis, même si plusieurs ici doivent peut être aimer ça....le côté rationnel, carré, etc)
n'observent pas les autres, ou alors

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 19 déc. 2010, 12:15
par Nouvelle
Urban Shaman a écrit : Sinon pour Ozone: Toi aussi tu as remarqué comme beaucoup ici se prennent la tête pour rien? :lol:

Personnellement dans la vie j'ai du mal avec ceux qui ne savent pas un peu rigoler. Même si j'ai du mal avec certaines choses, j'use pas mal du second degré.
Ce qui m'interroge quand je lis ici c'est d'en voir certains qui se disent seuls mais n'ont jamais le temps on dirait pour observer les autres, ou le font mais n'apprennent rien. Les expressions par exemple, c'est facile, il suffit de voir comment les autres les emploient, voir de demander au pire.
Je suis quelqu'un de solitaire, mais ça ne m'empêche pas de collecter des informations à droite et gauche quand même.
C'est la difficulté d'une personne ayant une atteinte neurologique qui affecte principalement le lobe frontale du cerveau - ce qui pose certain problème dans la compréhension émotionnelle. Les échanges relationnelles sont principalement du fait d'une certain réciprocité émotionnelle. Ne pas parvenir à cette réciprocité génère une grande tristesse, frustration et parfois confusion. D'où les malentendus sans fins que subissent les personnes atteintes neurologiquements et souvent génétiquement. Ces atteintes sont regroupées vulgairement sous la dénomination de Trouble Envahissant du Développement, autisme, syndrome d'Asperger.

C'est pour cette raison que pour les personnes qui ont ce type de difficultés, doivent beaucoup réfléchir pour ne pas commettre d'erreur et développer des relations. Le fait est qu'effectivement, ted ou pas ted, ont peu apprendre beaucoup. C'est vrai !

Mais dans le cadre d'une atteinte neurologique, on a de gigantesques difficultés à transposer ce que l'on a appris dans un contexte, dans un autre contexte.

Quand au second degré, ben, je ne fais pas exprès, j'ai essayé des années durant de me corriger et de savoir le pratiquer, je n'y arrive pas. :oops: Alors aujourd'hui, je n'hésite plus (c'est peut-être le privilège de l'âge) à dire directement ce que je "vois" quand j'entends quelque chose que je ne comprends pas. Je demande ensuite si c'est correct. Alors cela fait rire - je pense alors avoir la chance de faire rire les gens - et puis on me donne une explication, dont je me souviendrais assez longtemps mais que j'oublierai aussi si je ne l'utilise pas.

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 19 déc. 2010, 15:41
par 0z0ne
Nouvelle a écrit :Alors cela fait rire
0z0ne a écrit :Il m'arrive souvent de dire des choses ainsi, et de ne me rendre qu'après coup que ça peut être drôle. Comme si ça mettait un temps pour m'arriver au cerveau.
Ce sont souvent les autres qui me font remarquer qu'une de mes interventions était drôle.
En fait, je joue avec les mots dans ma tête, parfois je dis ce à quoi j'ai pensé et ça fait mouche malgré moi.
C'est encore pire pour mon ami ci-dessus : il a une très mauvaise orthographe, alors pour lui tout est phonétique et il décèle avec une beaucoup plus grande facilité ce qui pourrait être considéré comme du second degré. Mais ce n'est peut-être pas du second degré si on ne possède pas le premier degré, si pour soi le premier degré est de chercher une signification.
Je suis souvent sur un forum en anglais, et comme je comprends mal, je cherche instinctivement en moi des significations ce qui donne parfois des choses étonnantes.
Urban Shaman a écrit :moi par exemple les maths j'ai un souci
Moi aussi j'en ai eu (c'est fini pour moi, ouf), à cause des formules à retenir, ce qui ne m'intéressait pas du tout pour des études artistiques. Mais j'étais excellent en dessin scientifique, pour visualiser dans l'espace des coordonnés de points, les géométries résultantes. Pareil en dessin vectoriel où on peut aligner des points au 6400ème.
Je crois que ça relève d'un esprit extrêmement pointilleux, compensé par des moments de détente où tout devient permis*. C'est peut-être ça le deuxième degré : la nécessité de sortir du premier pour s'en reposer. Ou alors ce fameux profil psychologique en dents de scie dont les crêtes sont des compensations les unes par rapport aux autres qui permettent un équilibre (mais pas une moyenne).

* Je n'ai quasi aucun tabou, je pense à tout et je parle de tout (en rejoignant peut-être Freud et Jacques Dutronc à croire que tous les goûts sont dans ma nature), mais ça ne veut pas dire que je cède à toutes mes pulsions. En fait je rejoins Desproges pour dire qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. Primo car tout le monde n'est pas digne, secundo car tout le monde n'est pas fait pour (comme moi je n'ai pas accès à tout).

Re: Capacité/incapacité à pleurer

Publié : 19 déc. 2010, 17:20
par meriam
Nouvelle a écrit :
Silas a écrit : Pour expliquer un peu, je n'ai jamais su pleurer. Depuis tout petit lorsque je pleure, c'est à l'intérieur, et c'est douloureux physiquement parlant. Mais ce n'est pas souvent.
Les rares fois où je pleure, c'est toujours si je suis absolument seul, très très très peu et surtout d'épuisement à force de pleurer dedans, trois ou quatre petites larmes sortent de mes yeux et ça fait presque plus mal que quand ça ne sort pas.
Comme ça commence à sortir , je me pense en voie de soulagement, enfin mais ça ne sort jamais plus alors je m'énerve et me réfugie malgré moi dans mes reflexes "autistiques", et, le fait d'être encore plus frustré me donne encore plus envie de pleurer, et, le fait de ne pas pouvoir me fait encore plus pleurer "dedans".

Je ne sais pas si je m'exprime clairement.

Je souffre beaucoup de cette incapacité à pleurer "réellement" parce que j'en ai très envie et besoin.

Y a-t-il ici des gens qui comprennent ce que je veux dire ou qui le vivent aussi?

Silas.
quel détende

Parfaitement compris ton post. C'est idem pour moi. Il n'y a rien à redire là-dessus. Ce n'est pas grave. Personnellement si je pleure c'est aussi tout à fait seule. Et il faut que je fasse un effort. La souffrance c'est de ne pas savoir "pleurer", montrer son émotion en même temps que les autres... c'est très difficile surtout quand on se rend compte de ça. Quand j'étais plus jeune alors moi aussi je me réfugiais dans ce que vous appelez les réflexes autistiques. En vieillissant j'arrive à ne pas me "réfugier" mais parfois, j'avoue, qu'elle soulagement de me laisser aller seule chez moi :oops: à mes petits réflexes et autres stéréotypies selon les considérations scientifiques. :roll: Moi j'appel ça : mes exercices de détentes.
vous parler de quoi le yoga