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fête de la musique: jeudi 21 juin 2018 à Bruxelles (récit perso)

Publié : 22 juin 2018, 03:36
par nana
Bonsoir

La fête de la musique a commencé ce soir à Bruxelles. (Elle se poursuivra plus intensément ce week-end mais sans moi).

Il y avait une programmation musicale world music à Anderlecht.
J'y suis allée un peu au hasard.
Ce, avec l'aide d'un jeune homme qui m'a réorientée dans la bonne direction. (Même avec un plan je m'étais égarée).

Sur place, la salle du concert était à peine remplie, au début.

Une salle adjacente accueillait des tables, un bar, une association RANA (Refugees Are Not Alone). Traduction: Les réfugiers ne sont pas seuls.
Association datant de 2016.

En fait, ce sont eux qui organisaient la soirée.

Quand je suis rentrée dans la salle de concert, quelqu'un parlait sur la scène.

Puis un monsieur a joué de l'Oud, accompagné vocalement (en arabe) par une jeune adolescente à la voix cristalline.
L'air s'est rapidement empli de 2 chants classiques syriens. Le public dans la salle frappait le rythme dans ses mains.
Un groupe d'hommes parlait très fort derrière moi. J'ai noté que même lorsqu'ils ont eu frappé le rythme dans leurs mains ils frappaient fortement.

Puis un discours présentant les activités de soutien aux réfugiées à Bruxelles fut prononcé, puis d'autres.

Je suis sortie faire un tour dehors puis suis revenue en prenant une boisson au bar. Tranquille, je me suis renseignée sur les activités d'un buddy (project): un guide bénévole qui suit 1 famille de réfugiers dans ses besoins.

Le temps d'un flash, j'ai imaginé la même chose en soutien aux personnes autistes dans la société, soit tout un réseau humain (bénévole) et de lien pour permettre un accès accompagné aux divers services et selon les besoins de la personne (statut médico-social si besoin ou soins, logement, études, loisirs, etc).

Du coup j'ai voulu en savoir plus sur comment l'assoc, fut créée (par qui, à partir de quelle volonté?).
Si j'ai bien capté, c'est un parlementaire qui a fondé l'association.

Puis j'ai demandé la différence entre RANA et Caritas. (je n'ai pas bien compris la réponse). Hormis le fait que
l'une est petite et locale l'autre est grande et internationale.
On m'avait envoyée obtenir la réponse à une autre tablée. Là, j'ai discuté en anglais.

A une dernière tablée, j'ai discuté du café rencontre que j'organise. Ce, parce qu'eux aussi organisent des sorties culturelles, sportives avec les réfugiers. Mais la "responsable" était absente.

Tant pis. J'ai quand même dit ce que je voulais dire.

J'ai appris, durant ce temps, que le monsieur qui m'écoutait et qui n'était pas lié à l'organisation dansait oriental. (Belly dancing). Comme cette danse m'intéresse, je lui ai demandé de me contacter par mél lorsqu'il se produirait. J'ai toujours voulu voir un homme danser ainsi. Il a pris mes coordonnées , je ne sais pas s'il le fera.

De retour dans la salle de concert, une dame d'origine palestinienne née dans le camp de *Syrie a témoigné (en anglais et un peu en français) de son parcours de double réfugiée.
Elle avait racontée que son grand-père avait 2 ans quand sa famille fut chassée des terres de "Palestine" en 1948 lesquelles devinrent Israel.
*C'est bizarre au moment où je raconte, mes doigts écrivent Syrie mais ma tête pense Cisjordanie. Je crois que je ne comprends pas la différence.

Elle était enthousiaste, portait une robe rouge à poids et annonçait qu'elle était anthropologue de formation. Quelle allait quitter RANA et la Belgique pour travailler sa passion en Angleterre.

L'idée du discours c'était qu'elle ne pensait plus à son statut de double réfugiée comme un fardeau mais plutôt comme une double richesse (diversité).
Quel était son lien à RANA? Elle était binôme avec la dame Buddy qui m'avait renseignée sur le rôle de guide (que moi j'appelle accompagnant) pour 1 famille de réfugiers.

S'est ensuivi un autre discours, par un jeune homme en costume, dont la voix et le style était autant affirmé que son apparence était fluette. Il rappelait que vouloir que la société soit plus humaine s'était y travailler par l'engagement local. Ensuite, qu'être minoritaire n'était pas "se taire" . Le sien s'était auprès de RANA.

La langue dominante de la soirée fut l'anglais avec un accent américain.

Pour finir, le concert de reggae est arrivé. Un homme noir en boubou a déchiré la scène sur un tempo reggae aux airs révolutionnaires "rastafari, liberté, babylone". La sono était canon, les musiciens très bons!
Un truc marrant: dès que le chanteur courait sur place en chantant, mes voisins s'agitaient avec la même énergie sur leurs sièges.

Ah détail important: j'étais assise vers la sortie, dans la rangée du preneur de son. (A portée de vue du matos).

Un petit groupe principalement composé d'organisateurs a commencé à danser en bas de la scène. Rapidement, ils se sont retrouvés sur la scène. Pour le bouquet musical, tout le public qui le voulait est monté sur la scène et dansait.

Moi aussi. A cause de mes voisins qui dansaient sur leurs sièges. Je leur ai enjoint d'aller sur scène. Mais en leur cèdant le passage, je me suis retrouvée sur scène.

Tous dansaient devant les musiciens, moi derrière, à l'arrière de la scène, là où il y avait de la place et loin des caméras. Bientôt, 2 personnes m'ont rejointe puis plus. Un 2ème morceau fut joué et dansé .

Au 3ème, je suis partie; j'avais trop chaud et la musique tournait au rock.

Me suis avachie dans un fauteuil, après un passage au bar pour me désaltérée. Là, je me suis détendue. Un gsm en main, quelques textos envoyés à des personnes que je fréquente depuis l'existence du CRAC (café rencontre) .

J'attendais le tirage au sort de la tombola (billet acheté à 4€). Mais ça trainait en longueur et l'ambiance perdait l'esprit "fête de la musique". ça devenait pro-levée de fonds pour l'association et bruyant. J'ai décidé de partir.

Pour ne pas que mon billet soit perdu je l'ai donné à un monsieur.
Au début j'avais vu la chanteuse ado, à côté du monsieur qui jouait avec. Et j'avais pensé leur donner le billet mais je me suis dis qu'on a toujours le réflexe de donner à ceux qui sont exposés publiquement donc j'ai donné à un inconnu. Le monsieur était surpris, content. Donc moi aussi :)

Ce fut la fin d'un vent de liberté que je sentis se lever en moi en cette soirée -inhabituelle dans ma vie. Tout ceci mu par le mot "musique" .

J'aurais aimé terminer sur cette note littéraire.

Toutefois, j'ai découvert ce soir 3 choses

- un concept:
celui d'une association qui allie l' intérêt de sa cause à celui général. Bref, d'un côté ils ont occupé la scène pour se faire connaitre et recruter, de l'autre, ils ont organisé cet événement pour la fête de la musique (auquel sont venus les membres de l'association mais aussi des gens extérieurs comme moi).

- un attrait certain qu' exerce un ton, des mots bien sentis dans une ambiance festive.

- un rdv de liberté avec moi même.

Et j'offre ce texte à tous ceux qui deviennent libre, à Chester et son groupe Linkin Park . Pour le cadeau qu'est One more light https://www.youtube.com/watch?v=Tm8LGxTLtQk

Nana