SAtedI

Me suis gourée: avait posté ce message dans Association Satedi. (Message par nana » 30 Jan 2014 1:30)
Désolée.

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THEATRE

ça y est , ça commence à me plaire.

Au début j'avais la trouille, je me posais 1000 questions.
Avant même cela, je tournais autour de la décision : faire du théâtre. Enfin, je me suis lancée en novembre 2013 ! avec des personnes âgées. (c'est du théâtre inter-générationnel).

Je devais faire quelque chose contre ce sentiment de peur sociale récurrente que j'avais en certaines situations. Il fallait que je prenne la force de sortir de ce carcan ! Que j'accepte de plonger dans un domaine inconnu, dans celui-ci, redouté.

A présent, au théâtre, j'ai des repères, je me sens dans mon élément avec les collègues. Pas encore en jouant.
Je ne suis pas comme d'ordinaire. J'ai plus de retenue pendant les moments où ils socialisent. Pendant les moments où on ne joue pas.
Je laisse beaucoup de choses passer pour rester focaliser sur ce qui m'importe.

En fait, je ne suis pas allée directement voir la prof pour me plaindre. J'étais pas à l'aise et plutôt mécontentes pendant qu'on jouait une scène collectivement. Puis une autre collègue était mécontente aussi. Je lui ai demandé pourquoi et elle m'a répondu. Ainsi, j'ai formalisé pour moi-même que quelque chose n'allait pas dans la situation. Alors, j'ai discuté plus avec la personne insatisfaite pour développer des arguments. Au moment de la pause, je suis allée voir la prof et je lui ai parlé én mon nom. J'ai dit ce qui me gênait, comment ça me rendait mal, ce dont j'aurais besoin pour que ça se passe mieux pour moi.
La prof a répondu avec résistance. Elle n'a pas montré qu'elle recevait ma requête. Puis quand on a eu fini de répéter, elle a commencé à nous parler. C'est ce qu'il fallait. Quelques autres ont exprimé leur incompréhension aussi, elle a commencé à expliquer ce qu'elle faisait ou plutôt vers quoi elle tendait avec nous.

Mais ce qui fut le plus difficile fut de dire quand je ne comprenais pas ce qu'on attendait de moi, avouer que je ne me sentais pas partie prenante de telle manière d'enseigner -en expliquant quel effet négatif cela avait sur moi. Bon, cela a généré de la friction , au début, mais au final, tout le monde en a profité. Chacun -prof et apprenants- se sont ajustés.


En fait, dès que la prof est sortie du rôle de maître qui détient le savoir absolu et qui dicte ce qui est bien ou pas -sans s'expliquer ni fournir de repères- ça a marché. Tout le monde était de nouveau d'accord pour faire des efforts et la suivre. C'est vrai qu'un prof a le savoir et que nous devons lui faire confiance et le suivre mais on ne peut y parvenir que lorsqu'on saisit un minimum ce qui est attendu de nous ou vers quoi évoluer.

Et puis, je découvre une dramaturge belge divertissante et subtile ; je me prends même à vouloir lire Proust ! Moi, qui avait posé le livre après avoir tenté de lire 2 pages quand j'avais la 20aine. Proust, dont nous lirons des extraits à voix haute. Ça fait partie du cours.

Voilà, je voulais dire que cette quête devient favorable pour moi.
Quel sentiment !

Et vous, et le théâtre, c'est quoi votre histoire ?
Ou une autre activité que vous avez enfin choisie !! ! ! !

_ _ Par la suite, je vais citer des passages, en rapport au théâtre, qui ont été dit dans le forum_ _

Nana

Moi , j'ai découvert le théâtre en septembre après uen longue phases dhésitation .

J'en avais fais en primaire mais en gardé un vague souvenir .

Au début ce fût difficile car ils sont plus jeune que moi et que je n'arrivais pas à me lâcher je restais toujours sérieuse .

Par ailleurs je ne comprenais pas ce que le prof attendait par moment ou ça me demandait tellement d’efforts que c'était insupportable , surtout quand après j'avais des réflexions de ça part .

Je lui ai avoué ma particularité via mail avant mon 4 cours et on en a parlé ensuite ensemble ce qui m'a permis de faire une impro satisfaisante et depuis il m'aide beaucoup et j'arrive à me libérer .

Je prends plaisir à y aller , il me lance de nouveaux défits chaque semaine et me suis redécouvert une " passion " chanter dans le cadre d'un défit .

Là à partir de demain je commence à apprendre une pièce de théâtre et j'ai un rôle sur mesure pour moi qui est bien drôle

Je suis très contente et espère rigoler autant que la semaine dernière car après les cours c'est génial .

Je pratique aussi la danse par ailleurs en inter générationnel et je m'éclate .

On m'a souvent incité à faire du théâtre à cause de ma capacité d'improvisation, mais je n'aime ni le public, ni m'exécuter sur commande. Le côté prévisible du théatre me bloque...
Par contre si je ne serais pas contre y aller, je ne connais pas grand chose à allé voir. Une fois j'ai vu "Le réveil de Cthulu" joué par un seul acteur, du théâtre narratif.
C'était avec des moyens rudimentaires, mais la performance était au rendez vous

Qu'est-ce qui t'avais incité à aller le voir?
Nana

Une simple affiche assez stylisée vue dans la rue. Je connaissais déjà un peu le personnage de Lovecraft alors j'ai décidé d'allé voir. Ce fut une bonne surprise

Je "connais" un type de l'hôpital qui fait aussi du théâtre, pour prendre de l'assurance. Quelque petits conseils et le type commence à parler plus facilement au sein du groupe. Il sait que ce sera long et éprouvant, ça sert à rien de mentir, au moins il sera paré pour le futur. Pour le théâtre, ça dépend pourquoi on en fait, si c'est du sérieux, ça demande quand même un grand engagement. J'ai déjà vu une pièce de théâtre amateur, ça reste impressionnant toute ces lignes de dialogues à retenir, et parler d'une voix forte, adaptée et convaincante. Il faut se fixer des résultats à la hauteur de nos objectifs.

Bonjour,

J'ai souligné ce à quoi je réponds:

Kain a écrit :Je "connais" un type de l'hôpital qui fait aussi du théâtre, pour prendre de l'assurance. Quelque petits conseils et le type commence à parler plus facilement au sein du groupe. Il sait que ce sera long et éprouvant, ça sert à rien de mentir, au moins il sera paré pour le futur.

Moi aussi je pense cela toutefois, il m'est arrivé de discuter avec une personne qui m'a dit que ça ne lui servait pas dans la vie.(= ça ne lui apportait rien). Disons que cette affirmation va dans le sens inverse de ce que l'on croit... .

Pour moi, j'en sais encore rien. Disons que ça me sert à moi, personnellement mais envers les autres -ceux que je ne connais pas ou dans les situations nouvelles, j'en sais encore rien.
Comme tu as dit, Kain: c'est un processus "long et éprouvant" . Et j'en fais depuis 5 mois.

Kain a écrit :Pour le théâtre, ça dépend pourquoi on en fait, si c'est du sérieux, ça demande quand même un grand engagement. J'ai déjà vu une pièce de théâtre amateur, ça reste impressionnant toute ces lignes de dialogues à retenir, et parler d'une voix forte, adaptée et convaincante. Il faut se fixer des résultats à la hauteur de nos objectifs.

Tout ce que tu as dit est juste, Kain.

Retenir n'est pas le plus dur. Car tu peux développer des stratégies. C'est , d'ailleurs stimulant d'apprendre à apprendre. Quand tu trouves un biais, tu en apprends autant sur ta manière de fonctionner que sur le sujet de ton étude.

Pour "parler d'une voix forte" on appelle cela "poser la voix".
Je commence à apprendre à le faire mais ça me demande beaucoup d'efforts car je n'ai jamais eu la voix qui portait. En outre, la prof ne m' a pas appris à le faire. Une collègue m'a gentillement donné, il y a 2 séances de cela, un exercice d’entraînement à faire.

...

La représentation a eu lieu hier. ça c'est bien passé.

Les spectateurs ont aimé sauf une dame.

Personnellement, je l'ai bien vécu. Je n'ai pas eu le trac.
Je crois que c'est parce que, d'une part on avait fait des exercices de relaxation le jour J ; d'autre part, grâce aux discussions-reflexions que j'avais eu amont.

J'avais pu " *relativiser" comme on dit.
En effet, j'avais pu réfléchir auparavant suite à des discutions avec un copain, des amis, puis après avoir pensé à une personne qui vit une situation très grave.

*Comprendre, que jouer une pièce n'est pas un fait grave comparé à la mise en danger que vit la personne à qui j'ai eu pensé...
Avoir présent à l'esprit, le contexte, ceux avec qui je joue (nos limites et nos atouts au théâtre), et avoir reçu collectivement la confiance et les encouragements de la prof, le jour J.
Et se remémorer l'essentiel: jouer 1 pièce avec ses collègues c'est se faire plaisir, essayer d'en donner.

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BILAN:
Je trouve difficile de savoir comment j'ai joué. A ce stade, ressentir mon jeu ne m'est pas accessible.

Alors, je me demande ce que les gens ont vu de mon jeu.
Quelques-uns m'ont dit que j'avais été convaincante mais je n'ai pas recueilli l'avis de ceux qui connaissent le jeu de théâtre ni je me suis vue. (Je n'ai pas eu l'appréciation de mes collègues ni de la prof car j'ai eu quitté assez rapidement après le jeu de la pièce).

• Finalement, je me dis que jouer vient de l'intérieur de soi (même si on le montre à l'extérieur).
  On est confronté à la question de QUI, QU'EST-CE qui va permettre qu'on se fasse une idée sur ce que l'on a produit?

Pour acquérir plus de vision par moi-même de ce jeu intérieur, j'ai décidé de prendre des cours où j'apprendrais plus de technique.

Hormis les impressions en rapport au jeu de la pièce,
En 5 mois de répétitions, j'ai appris:

1. à décider de tacler un aspect de ma personnalité qui me freinait. Comment? en choisissant de faire du théâtre.
Concrètement, j'ai dû rechercher dans quel cadre le faire et surtout y aller.
(critères de sélection -> selon mes goûts, mes limites ressenties).

2. dès la 1ère séance, j'ai appris à résister à mes peurs, inhibitions

3. à trouver la volonté de revenir. Ce qui a m'a donné la force d'intégrer à moyen terme un groupe déjà constitué, d'être présente avec, donc de capter les données liées à mon environnement (le lieu, les gens) et à la pièce de théâtre étudiée.

4. à lutter contre mon "sens de la désorientation" pour arriver à l'heure (du coup, j'arrivais 30 mn avant le début du cours). Et pour ne pas être affectée négativement par le fait de m'être perdue.

5. pour favoriser l'interaction, j'ai appris à forger un terrain opérationnel (~d'entente) entre moi, la prof. , quelques collègues au fort tempérament, quelques configurations difficiles.
En bref, j'ai étudié dans chaque situation forte (ou a problème), la manière dont opérait la personne concernée (y compris moi-même)
-> ses attentes, ce qu'elle a dit, ce qu'elle a montré (émotions), son comportement relationnel, ce que les autres disaient d'elle, leurs sentiments sur elles, l'objectif visé.

=> une fois analysé, j'ai appris à dégager un tableau de la manière dont ces personnes fonctionnaient (moi inclus). J'ai réfléchis pour savoir si je souhaitais m'en accommoder. Une fois que la *décision fut "oui" , j'ai eu accepté d'avancer avec ces personnes et dans ce cadre.
Par la suite, j'ai pu tempérer les désagréments en fonction de cette *décision.

6. à continuer à être (telle que je suis) dans ce nouveau milieu.
En disant quand ça n'allait pas pour moi et pourquoi, en suggérant des aménagements (même s'ils n'ont pas été validés) , en participant régulièrement (pas tout le temps) aux rencontres hors théâtre (après, au café), en proposant des solutions (pour répéter: j'ai eu vu 1 ou 2 personnes en dehors des cours, j'ai suggéré plusieurs fois qu'on arrive + tôt).

RESULTAT: une pièce de théâtre que j'aime bien a été adaptée par la prof. et jouée par -presque- toute l'équipe malgré de nombreux impératifs & obstacles circonstanciels!

• En qlqs clics: observation, retenue, échange de mots & d'impressions, décision, fréquentation, constance, être, but.

Nana