Science vs Pseudo Sciences

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Une pseudo-science est une démarche prétendument scientifique qui n’en respecte pas la méthode et qui prétend la réalité de faits qui sont soit invérifiables, soit non vérifiés. Ce terme, de connotation normative, est utilisé dans le but de dénoncer certaines disciplines en les démarquant des démarches dont on reconnaît le caractère scientifique.

Sémantique

Il ne faut pas confondre « pseudo-scientifique » et « non scientifique ».

En effet, le préfixe pseudo, qui vient du grec pseudês (« menteur »), signifie, dans son sens actuel, « faux ». « Pseudo-scientifique », que l’on peut traduire par « prétendument scientifique », confère donc un caractère péjoratif au terme. Le terme « pseudo-science » signifie donc qu’une connaissance ou une démarche non scientifique a la prétention d’être scientifique. « Non scientifique », de son côté, signifie simplement qu’une théorie, une croyance ou une connaissance ne relève pas du domaine de la science, mais n’a pas la prétention d’en relever.

On ne doit pas non plus faire de confusion avec les pratiques ne prétendant pas utiliser une démarche scientifique ou reposer sur des résultats issus de celle-ci : le mot pseudo-science caractérise une démarche spécieuse, visant à tromper en faisant croire qu’on utilise une démarche scientifique, cela dans le but de s’approprier l’aura de la science auprès des plus crédules. La médiumnité, par exemple, ne prétend pas relever d’une démarche ou d’un savoir scientifique, bien quelle prétende toutefois à la réalité des phénomènes qu’elle allègue. A contrario, l’homéopathie se veut une science, à la fois par ses principes énoncés comme des lois de la nature et par la mise en œuvre régulière d’études cliniques visant à démontrer que les médicaments homéopathiques ont des effets supérieurs à ceux de placebos. Beaucoup de chimistes et de médecins estiment ainsi que l’homéopathie est une pseudo-science puisqu’aucune des études cliniques réalisées n’a pu démontrer l’efficacité des traitements proposés (la validité des études cliniques et des méta-analyses concernant les remèdes homéopathiques faisant l’objet de vives controverses). Ses principes de base sont aussi radicalement incompatibles avec le savoir scientifique actuel (cf la polémique sur le principe de dilution en homéopathie).

Histoire

C’est au XIXe siècle - sous l’influence du positivisme d’Auguste Comte, du scientisme et du matérialisme - que fut exclu du domaine de la science tout ce qui n’est pas vérifiable par la méthode expérimentale.

L’expression "pseudo science" est ancienne. En 1864 déjà, James Reddie s’interroge en ces termes sur l’avenir de l’encore jeune discipline anthropologique : « While, il we attempted to arrange our facts - whether those already ascertain or those expected hereafter to be discovered - in accordance with some false hypothesis, we should only succeed in constructing an elaborate pseudo-science, that might have, indeed, the outward appearance of truth, but would have nothing in stability »[1]

En France ,ce terme est inauguré par le titre de la revue de l’AFIS (Association française pour l’information scientifique) Science et pseudo-sciences en 1985. Il existe des dérivés dont le terme de « pseudo-médecine », employé par Jean Brissonet en 2004 dans l’ouvrage mixte (version électronique gratuite et version papier) Les pseudo-médecines : un serment d’hypocrites.

A la recherche de critères

Critères externes

Voici certaines caractéristiques invoquées par des auteurs qui les amènent à qualifier une affirmation ou une théorie de pseudo-scientifique. On peut distinguer un critère purement sociologique de critères portant sur le discours de la discipline.

Le critère sociologique est :

La discipline n’est pas enseignée dans le monde académique. Si la discipline n’est pas enseignée à l’université et n’a pas de publications à comité de lecture, alors il s’agit d’une pseudo-science. Ce critère est surtout utilisé par ceux qui considèrent qu’il n’est pas possible de trouver de critères objectifs portant sur le discours de la discipline. Il décide donc de partir du principe que ce qui distingue la science de la pseudo-science, c’est le consensus scientifique.

Il est à noter que selon ce critère l’astrologie, du temps qu’elle était enseignée à l’université, c’est-à-dire avant que cet enseignement n’y soit abrogé au XIIème siècle, n’aurait pas été considéré comme une pseudo-science ! Réciproquement, la parapsychologie enseignée dans les années 1970 à l’université de Delft et le type de sexologie enseigné à la même époque à l’université de Vincennes n’en auraient pas été non plus.

A contrario, les expériences de Louis Pasteur furent considérées en leur temps par l’Académie de Médecine (ainsi que par le médecin et journaliste Georges Clemenceau) comme de la pseudo-science, Pasteur n’étant pas médecin.

Critères internes

L’absence de vérification empirique des hypothèses proposées. Pour être nommée science, il faut qu’une discipline propose des moyens de vérifier empiriquement les hypothèses qu’elle avance. De nombreux scientifiques reprochent par exemple à la psychanalyse d’avancer des hypothèses qui ne sont pas vérifiables empiriquement, ce qui rapprocherait, selon eux, la psychanalyse plus de l’anthropologie philosophique que d’une véritable science. Un but essentiel de la science est de fournir une description du monde observable en se servant de concepts définis avec précision, qui interviennent dans des théories dont on peut vérifier la validité ou la non-validité par des expériences. Ainsi, si des études portent sur des concepts pour lesquels il n’existe pas (ou pas encore) de définition précise et qu’on ne peut donc pas soumettre à l’expérimentation ou, cas-limite de l’expérimentation, à l’observation, ces études sortent du cadre scientifique. Cela ne veut pas nécessairement dire pour les scientifiques que ces études sont sans valeur en philosophie, en métaphysique, en théologie, etc. En fait, les hommes et femmes de science ne parlent de pseudo-science seulement si ces spéculations philosophiques, métaphysiques, théologiques, etc. empruntent et déforment des termes scientifiques pour tenter de donner un substratum scientifique à ces études non-scientifiques, ou lorsque les auteurs de ces spéculations non-scientifiques essaient de les faire passer comme des sciences auprès du grand public. Autrement, ils parlent de préférence de savoirs non scientifiques (par exemple, les médecines parallèles) ou de sciences occultes.

Impossibilité de réfuter les hypothèses soumises.

Le philosophe Karl Popper, constatant qu’il est possible de trouver des observations pour confirmer à peu près n’importe quelle théorie, propose une méthodologie fondée sur la réfutabilité : pour être admise comme scientifique, une théorie doit être réfutable. Exemple d’hypothèse réfutable : l’eau dans laquelle a été dissous un anticorps en conserve les propriétés alors qu’il n’y a plus de possibilité statistique que l’anticorps en question soit encore présent. Il s’agit d’une hypothèse scientifique. En effet, il suffit de mettre l’eau ainsi traitée en contact avec des globules blancs pour voir si ces derniers vont réagir ou non. S’ils ne réagissent pas, ce serait que l’hypothèse est fausse (voir mémoire de l’eau). Exemple d’hypothèse souvent qualifiée de pseudo-scientifique : la force psi, qui a la caractéristique de ne pas se manifester lorsque l’on tente de l’étudier en laboratoire, est responsable des phénomènes de télékinésie. Cette hypothèse est impossible à réfuter car si aucune expérience ne met cette force en évidence, cela ne vient pas en contradiction avec l’hypothèse de départ. Donc, peu importe le résultat, l’hypothèse ne peut pas être infirmée.

Erreurs méthodologiques et manipulations statistiques des résultats.

Exemple : une compagnie pharmaceutique affirme que son nouveau produit est efficace dans 25 % des cas. En revanche, elle omet de rappeler qu’un placebo produit une amélioration des symptômes dans la même proportion.

Conclusions hâtives, ou fausses conclusions, par rapport aux résultats.

Exemple : un voyant obtient un taux de succès, pour ses prédictions, de 75 %. En revanche, seulement quatre prédictions ont fait l’objet de l’étude. Les résultats, fondés sur un échantillon peu significatif, peuvent être le résultat du hasard. Autre exemple : pendant la nuit, des gens sont réveillés par un phénomène lumineux parcourant les fils électriques près de la maison. Le lendemain, ils constatent la présence de trois cercles où la neige était absente dans leur champ. Ils concluent que les cercles ont été causés par le phénomène lumineux aperçu sur les fils. En fait, après enquête, les cercles dans les champs ont été constatés par d’autres témoins quelques jours avant le phénomène lumineux. L’absence de preuve attestant d’un lien de cause à effet est souvent à l’origine de conclusions illégitimes. Dans les revues médicales par exemple, il n’est pas rare de lire des articles faisant appel à ce type de raccourci : en observant que la proportion de femmes atteintes d’un cancer du sein est plus faible chez celles pratiquant quotidiennement un sport que chez les autres, on en conclut à tort que la pratique régulière d’un sport diminue le risque de développement d’un cancer du sein.

Utilisation de "sophismes" pour appuyer une conclusion.

Par exemple, en ufologie, le raisonnement fallacieux du renversement de la charge de la preuve est souvent utilisé par les défenseurs de l’hypothèse extraterrestre : ils demandent aux sceptiques de prouver que le phénomène ovni n’est pas d’origine extraterrestre.

Stratégies dénoncées

Les éléments suivants, qui ne signifient rien en soi, sont utilisés par les personnes qualifiées par la plus grande partie du monde "scientifique" d’être « pseudo-scientifiques » pour appuyer leurs affirmations et donner une apparence de sérieux :

l’utilisation d’un nom comportant le suffixe «  logie » (par exemple « graphologie ») ;[réf. nécessaire] la publication de brevets : toute demande de brevets est automatiquement publiée et la délivrance n’est soumise qu’aux critères de nouveauté, inventivité et susceptibilité d’application industrielle, sans garantie que le système breveté fonctionne ;

la référence à des normes : par exemple, un objet sera certifié conforme à la norme internationale CEI 61000, ce qui sera probablement vrai et signifie simplement que l’objet ne perturbe pas les appareils électromagnétiques (une boîte vide est par exemple conforme à cette norme) ; le détournement de titres universitaires, comme le terme de « docteur » ou de « professeur » ; à ce titre, on peut noter l’obtention du doctorat de sociologie par Germaine Hanselmann, dite « Élizabeth Teissier », pour son travail sur L’épistémologie de l’astrologie à travers l’ambivalence fascination/rejet dans les sociétés modernes ; les déclarations de Mme Hanselmann ont créé une polémique, celle-ci étant accusée d’avoir publié sa thèse afin d’argumenter auprès du grand public sur le caractère scientifique de l’astrologie.

La création de pseudo-centres ou instituts scientifiques ; n’importe qui peut créer une simple association qu’il peut appeler, par exemple, Centre européen de Recherche Scientifique et d’Observation des Petits Hommes Verts, sans que cela ne confère évidemment le moindre crédit aux "recherches" effectuées en son sein.

L’emploi d’expressions volontairement alambiquées et d’un vocabulaire scientifique de façon à embrouiller le lecteur et à masquer un texte vide de sens. Alan Sokal et Jean Bricmont dressent une liste d’auteurs qu’ils accusent de ce procédé dans leur livre Impostures intellectuelles.

Les sophismes pour discréditer l’établissement scientifique Les pseudo-scientifiques présentant leurs thèses contredisant les théories reconnues emploient souvent des arguments fallacieux contre les scientifiques établis :

Recours à l’argument d’autorité en utilisant des phrases de Richard Feynman ou Albert Einstein sorties de leur contexte. [3] Évocation du dogmatisme des scientifiques orthodoxes, confortant le mythe selon lequel les scientifiques ne veulent jamais modifier leurs théories [4]. Se poser en persécuté, et se comparer à Galilée, combattu par l’Inquisition (la science étant basée sur une démarche critique, les chercheurs actuels se rattachent plus à Galilée qu’aux inquisiteurs), et Einstein, quitte à renforcer les fausses légendes à propos de ce dernier. En effet, ses articles fondateurs [5] de la relativité restreinte furent plus rapidement acceptés par la communauté scientifique que la légende urbaine ne le dit. Ou au contraire, accumuler les arguments souvent ad hominem contre les grandes figures de la science : les pseudo-scientifiques niant la relativité restreinte par exemple sapent l’autorité d’Einstein en introduction en faisant de lui un simple plagiaire (rappelons que si les travaux de Poincaré et Lorentz ont été injustement oubliés par le grand public aujourd’hui, les scientifiques ayant accueilli la théorie d’Einstein les connaissaient). [6]Certains rassemblent même une vaste collection des erreurs des scientifiques prestigieux pour contester la science établie.[7] Négation d’un support solide aux théories actuelles, vision simpliste de la science : par exemple se permettre de remettre à plat un sujet sous prétexte que les modèles connus ne sont que des hypothèses (quand un modèle est établi par les scientifiques, il faut un travail impeccable décelant des failles précises pour le remettre en question). Critique des théories en général, accusées de ne pas se soumettre à l’expérience. En fait quand un appareil semble fonctionner en violation des lois connues de la physique, la démarche scientifique exige de ne remettre ces lois en cause qu’après avoir exclu tout risque d’erreur, et aussi après avoir cherché une explication non-évidente dans le cadre des théories établies.[8] Éviter la théorie du complot de part et d’autre

Une défense des disciplines qualifiées de « pseudo-sciences » met en œuvre la théorie du complot. Cela se manifesterait par le rejet des travaux non conventionnels par les scientifiques « établis » (personnel des universités et organismes de recherche).

Cependant, le rejet des scientifiques devenus « déviants » à cause de leurs découvertes est une réalité. Le monde scientifique a montré qu’il est, comme les autres couches de la société, capable d’ostracisme envers ses semblables.

On en trouve un exemple en ufologie, discipline souvent qualifiée de « pseudo-science ». La plupart des scientifiques admettent que la vie extra-terrestre est possible et même probable (avec des tentatives de communiquer comme le projet SETI), mais considèrent l’action d’extra-terrestres sur Terre comme improbable, ou tout du moins comme une hypothèse qui n’est pas appuyée par des preuves. Cette analyse critique est rejetée par certains ufologues, qui dénoncent une « mainmise sur la science par une élite » (establishment) qui verrouillerait l’accès au savoir dans ce domaine, voire l’action des services secrets ou de l’armée, ou encore de lobbies industriels. Personne n’a cependant pu prouver, jusqu’à présent, la véracité de ces analyses.

Système de régulation de la science

La science n’est pas tant une accumulation de savoir qu’un système de régulation : il s’agit d’un système auto-correctif, considérant à la base que tout énoncé est potentiellement erroné et doit être débattu, et qu’un savoir est périssable. Une « théorie admise » n’est jamais qu’un consensus qui peut évoluer. Gaston Bachelard disait : « La vérité est une erreur rectifiée ».

Lorsqu’une personne observe des faits « nouveaux » et propose une nouvelle théorie, elle initie un débat (par l’intermédiaire de publications, de conférences, etc.) et elle tente d’apporter tous les arguments favorables à la nouvelle thèse. Les personnes défendant l’ancienne théorie, ou une théorie concurrente, apporteront les arguments opposés.

Les comités de lecture

Les publications scientifiques s’appuient sur un système de comité de lecture (referee), qui se charge de s’assurer de la rigueur des articles (qu’ils font bien référence à des publications antérieures, qu’ils s’appuient sur des données expérimentales dont la réalisation est décrite afin qu’elles puissent être reproduites). Ces comités de rédaction proposent des modifications aux articles (leurs membres voient passer de nombreux articles sur les sujets traités et aident donc à la coordination entre les articles), et filtrent les articles si ceux-ci ne répondent pas aux critères de rigueur.

Ce système est parfois critiqué. Notamment, les membres des comités font eux-même partie de laboratoires publiant sur les sujets, et sont donc juges et parties. Ainsi, certains scientifiques préfèrent publier d’abord sans comité de lecture (par exemple sur l’arXiv) avant de soumettre l’article à un comité : la signature de l’article engageant l’auteur, ces scientifiques estiment qu’il en supportera lui-même les conséquences en cas de résultat erroné.

Dans les disciplines qualifiées de pseudo-sciences, le système de validation est probablement moins structuré, souvent autodidacte, d’où la nécessité d’avoir une attitude à la fois ouverte et critique de la part des scientifiques établis.

Paradigme et Modèle

Dans le monde scientifique, un modèle servant de représentation provisoire du monde doit être testé sur l’autel de la réalité. Dans cette optique, un scientifique vérifie si son explication est ou non pertinente.

La notion de paradigme (une « représentation du monde »)

est très utilisée dans les disciplines qualifiées de « pseudo-sciences ». L’accusation portée est que cela permet de ne jamais vérifier la pertinence des explications, restant dans le domaine de la croyance. Dans cette optique, l’hypothèse de base de la théorie n’étant donc jamais remise en cause, il n’y a pas d’alternative possible à celle-ci.

Controverses

Si certaines activités humaines correspondent effectivement à la définition « standard » des pseudo-sciences telle qu’elle est énoncée plus haut, d’autres domaines en revanche sont parfois regroupés à tort sous cette étiquette. Pour être qualifiée de pseudo-science, un champ de connaissances (ou en l’occurrence de pseudo-connaissances) doit donc se faire passer pour scientifique alors que, dans les faits, il ne respecte pas certains critères de la démarche scientifique.

Parmi les pseudo-sciences les plus couramment admises on retrouve donc :

le créationnisme, en tant que doctrine décrivant les espèces vivantes comme non pas issues de l’évolution biologique mais engendrées par une intervention supernaturelle ; l’astrologie qui prétend établir un lien entre la position des objets célestes et la personnalité individuelle des êtres humains la graphologie : Cette discipline a pour objectif d’identifier des caractéristiques de la personnalité d’un individu par l’analyse de son écriture. Ses défenseurs se réclament de la psychologie mais aucune expérience scientifique n’a toutefois établi de corrélation statistique entre la personnalité et le style d’écriture. Certaines psychothérapies ont été également critiquées comme pseudoscientifiques [9] mais étant donné les controverses qu’il existe sur la méthodologie même de l’évaluation en psychologie clinique cette critique reste sujette à débat.

Il faut, en toute rigueur, distinguer les pseudo-sciences des investigations dans le paranormal qui ont pour objet des phénomènes difficiles à étudier car rares ou mal caractérisés :

L’ufologie qui s’intéresse au phénomène ovni la cryptozoologie qui cherche à étudier des animaux mystérieux dont l’existence peut être controversée ou très rare (Le calmar géant, mais aussi, le Sasquatch, le Yéti et autre Gigantopithèque) la céréologie qui étudie la formation de motifs géométriques dans les champs la parapsychologie et la métapsychique qui étudient rationnellement les phénomènes étranges liés à l’esprit humain

Ces approches paranormales cherchent donc à adopter une démarche rigoureuse aussi proche que possible de la science. Mais, tout comme les sciences « normales », elles ne sont pas à l’abri d’approches plus farfelues et ce d’autant plus que par leur implication dans des systèmes de croyances et par leur attrait sur l’imagination collective, elles attirent un grand nombre de passionnés, scientifiques ou non. Si bien que l’on peut tout à fait parler de pseudo-sciences paranormales. Ainsi l’ufologie est un exemple de domaine où un courant scientifique dit ufologie sceptique coexiste avec des approches pseudo-scientifiques.

Les sciences spéculatives (futurologie, exobiologie...) sont souvent considérées à tort comme des pseudo-sciences (ou comme des sciences paranormales). Mais elles reposent en réalité sur une démarche scientifique, leur particularité étant de se construire autour d’hypothèses que les expériences ne peuvent, aujourd’hui, valider ou invalider.

Par ailleurs, au sein des disciplines scientifiques constituées, il existe des théories controversées que l’on qualifie parfois de pseudo-scientifiques car elles seraient alimentées par des pratiques qui ne respectent pas totalement la démarche scientifique. C’est le cas de la théorie de la mémoire de l’eau en chimie. Ces controverses ont souvent pour origine une découverte ou une expérimentation que seuls les auteurs originaux sont à même de reproduire. Au débat scientifique se superposent souvent des éléments extra-scientifiques qui ne contribuent pas à éclaircir la question en jeu (appât du gain, raisons politiques, prestige d’une personne ou d’une institution en jeu, conflits personnels entre chercheurs, etc.). Ces débats peuvent parfois concerner un domaine de recherche tout entier comme les sciences de l’éducation, une branche de la psychologie dont l’objectif est de comprendre les mécanismes de l’apprentissage et de faire évoluer les pratiques pédagogiques en classe (parce que l’expérimentation et les mesures objectives en ce domaine sont difficiles et par manque d’outils théoriques, les sciences de l’éducation sont sévèrement attaquées, notamment parce qu’elles bénéficient d’une reconnaissance universitaire que leurs détracteurs jugent indue voire néfaste[10]). Il s’agit en général de sciences relativement nouvelles qui investissent un domaine jusqu’alors peu exploré et qui, parfois, manquent de rigueur par rapport aux disciplines plus « traditionnelles ». On peut donc penser que l’accusation de pseudo-scientificité s’éteindra avec les progrès dans la rigueur expérimentale, la multiplication des données empiriques et la mise en place de théories plus précises et cohérentes avec les autres domaines de la connaissance scientifique.

Le critère de réfutabilité de Karl Popper a parfois servi à déclarer certains champs de recherche comme non scientifiques (le darwinisme, l’historicisme, le marxisme ou la psychanalyse). En réalité, Popper lui-même a admis que c’était une interprétation inadéquate de son critère de réfutabilité, tout au moins concernant le darwinisme qu’il acceptait comme une théorie scientifique valable contrairement au marxisme ou à la psychanalyse[11]. S’agissant du darwinisme ou des sciences historiques, il s’agit donc non pas de pseudo-sciences mais de programmes de recherche scientifiques (ou paradigmes) qui partagent les méthodes et le critère de rationalité de la science mais qui ne sont pas aussi directement réfutables qu’une théorie individuelle. Ils sont soutenus par un ensemble de faits cohérents et ont un fort pouvoir explicatif.

Défis

Plusieurs organisations ont mis en place des défis assortis de récompenses impressionnantes à qui démontrera la réalité d’un phénomène paranormal. Les affirmations sont testées par des scientifiques et éventuellement des prestidigitateurs, après qu’un protocole de test a été agréé par les deux parties. Les organisateurs entendent généralement, par un tel défi, mettre en évidence la non-réalité de tels phénomènes. Aucun de ces prix n’a jamais été attribué. En fait, personne n’a réussi à passer les tests (ou les tests préliminaires, pour les défis qui en proposent) avec succès.

Un défi francophone, le Défi zététique international, est resté ouvert de 1987 à 2002.

Le Million Dollar Challenge de James Randi est, quant à lui, toujours d’actualité.

Pseudo-sciences parodiques

Il est également possible, pour discréditer les pseudo-sciences, d’utiliser le raisonnement par l’absurde. C’est ce qui est fait notamment avec la création de la jumbologie qui consiste à noter la position de tous les avions dans le ciel au moment de la naissance d’un individu afin de lui faire un « thème jumbologique », ou avec la pratique encore plus loufoque de la netologie, qui consiste à étudier la configuration de tous les écrans internet disponibles au moment de la conception d’un enfant.

Notes ↑ James Reddie, On Anthropological Desiderata, Considered with Reference to the Various Theories of Man’s Origin and Existing Condition, Savage and Civilised, Journal of the Anthropological Society of London, vol. 2 (1864), pp. cxv-cxxxv, p. cxvi ↑ Paul Feyerabend, Contre la méthode, esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance, Editions du Seuil, 1979, p. 332 ↑ http://perso.orange.fr/jeanfranraym... ↑ au contraire, Niels Bohr ↑ (de)Zur Elektrodynamik bewegter Körper, Annalen der Physik, 17, p. 891, 30 juin 1905. [(en)lire en ligne] et Ist die Trägheit eines Körpers von seinembroch Energieinhalt abhängig ? ↑ http://perso.orange.fr/jeanfranraym...http://nseo.com/aldocosta/main.htm ↑ [1] Cas d’une tentative de mouvement perpétuel moteur [2], interdit par les lois de la physique (mal nommées par Wired) ; Science & Vie Junior constata que la machine ne fonctionne pas, même si Aldo Costa se faisait fort devant eux de résoudre les arrêts selon lui accidentels ↑ (en) Our Raison d’Être, Lilienfeld, S.O., The Scientific Review of Mental Health Practice, 2002. ↑ Sur les pseudo-sciences de l’Éducation, Pierre Dazord, Cahiers rationalistes, n° 571 juillet-août 2004 ↑ "Natural Selection and the Emergence of Mind", K. Popper, Dialectica, vol. 32, no. 3-4, 1978, pp. 339-355

Bibliographie Lecourt, D. (1976, réed. « Quadrige » 1995), Lyssenko, histoire réelle d’une « science prolétarienne, PUF. Lecourt, D. (1992, 3ème réed. augmentée « Quadrige » 2007), L’Amérique entre la Bible et Darwin, PUF. Lecourt, D. dir. (1999, 4ème réed. « Quadrige » 2006), Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, PUF. Michel de Pracontal, L’imposture scientifique en 10 leçons Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures intellectuelles, Odile Jacob, 1999. Alan Sokal (trad. Barbara Hochstedt, préf. Jean Bricmont), Pseudosciences & postmodernisme : Adversaires ou compagnons de route ?, Odile Jacob, Paris, 2005 (ISBN 2738116159) Jacques Bouveresse, Prodiges et vertiges de l’analogie, Liber, 1999. Georges Charpak et Henri Broch, Devenez sorciers, devenez savants !, Odile Jacob, Sciences, 2002. Devenez Savants : découvrez les sorciers, Lettre à Georges Charpak de Bertrand MEHEUST, Editions Derby - Editions Sorel, ISBN 2-84454-280-8, mai 2004 lettre ouverte à G.Charpak de Bertrand MEHEUST Henri Broch (Préface de Georges Charpak), Gourous, Sorciers et Savants, éd. Odile Jacob, Sciences, 2006, présentation de l’ouvrage, interview de Broch Devenez pédants, c’est pas sorcier" ou le nouvel obscurantisme scientifique, suivi de "Paranormal : Les preuves existent, Jean-Charles Normant, Jean-Yves Normant, France Europe, février 2003 présentation de l’ouvrage