Risque de disparition du Sessad-SAI d’AIDERA Yvelines

Montigny-le-Bretonneux, Le 6 février 2007

26 enfants avec autisme dans les Yvelines actuellement en intégration inviduelle et bientôt condamnés à l’exclusion

41 enfants avec autisme actuellement pris en charge, avec succès

L’Association AIDERA-Yvelines (Association de parents d’enfants atteints d’autisme) gère actuellement :

  • Un SESSAD (Service Educatif et de Soins Spécialisés A Domicile), financé par l’Assurance Maladie, qui accompagne 15 enfants • scolarisés dans 3 classes spécialisés (CLIS, avec un éducateur spécialisé dans chaque classe) • avec un « plateau technique » de professionnels médico-sociaux (psychologue, orthophoniste, psychomotricien, médecin pédopsychiatre).
  • Un SAI (Service d’Aide à l’Intégration), non financé par l’assurance maladie qui accompagne 26 enfants depuis septembre 2000, grâce à 10 CEJ et 1 CDI et dirigé par une bénévole : • 14 enfants à l’école en classe ordinaire et à domicile. Les parents participent financièrement aux charges de personnel auprès de l’association. • 9 enfants à domicile (emploi d’aide à la personne payé par les parents avec CESU, supervisés par l’équipe du SAI) qui vont à l’école en bénéficiant pour certains d’une AVS de l’EN. • 3 enfants pris en charge par la psychologue du SAI (participation financière des familles).

Ce service fonctionne comme suit : • Accompagnant affecté à un ou plusieurs enfants autistes, formé régulièrement à l’autisme, • Encadré par une psychologue clinicienne qui assure un suivi à l’école et au domicile 1 fois par mois. Cette dernière rencontre régulièrement les enseignants et les familles afin de répondre au plus près et au mieux aux besoins de chacun, réajuste le projet éducatif de l’enfant. • Réunion hebdomadaire de suivi de tous les accompagnants. • Interventions dans les écoles auprès des enseignants et des enfants pour « expliquer l’autisme ».

Le service d’intégration individuel est basé sur des emplois jeunes qui ne peuvent pas être renouvelés. Il doit donc évoluer pour pouvoir continuer à rendre service aux familles. Il doit aussi se développer, la liste d’attente des familles dans les Yvelines en attente de solution d’intégration étant malheureusement très longue.

Notre projet : sécuriser l’avenir et répondre aux demandes des familles

• Augmenter le nombre de places (+ 6) d’accompagnement en CLIS (primaire) et permettre 5 accompagnements en UPI (collèges et lycées). • Permettre à un « plateau technique » renforcé de fournir des prestations (psychologue, orthophoniste, psychomotricien, médecin pédopsychiatre) à 30 enfants en intégration individuelle en classes ordinaires grâce au financement de l’Assurance Maladie. • Le volet « accompagnants auprès des enfants » n’est pas pris en compte car ne relevant pas du « médico-social » .

Ce projet a fait l’objet de nombreuses réunions et discussions avec la DDASS, l’Inspection Académique, et les différentes tutelles concernées, avec un accueil qui nous a paru toujours favorable.

Contre toute attente, le CROSMS IDF du 2 février a rejeté ce projet !

• « Il ne serait pas possible d’avoir des accompagnants auprès des enfants à l’école. C’est le domaine réservé de l’Education Nationale » alors que nous existons depuis 6 ans sous convention avec l’EN !. • « L’accompagnement proposé par l’équipe après qu’un diagnostic d’autisme ait été posé n’est pas possible car relèverait du Centre de Ressources Autisme Ile de France - CRAIF » alors que le CRAIF lui-même se félicite de la présence d’une ressource locale supplémentaire • « La formation des accompagnants ne semble pas pouvoir exister » alors qu’elle est prévue et assurée régulièrement par un organisme de formation reconnu et spécialisé à l’autisme et que le personnel de l’EN ne bénéficie que très rarement de formations à l’autisme et quand il en a, c’est suite à l’intervention d’AIDERA-Yvelines • « Les personnels d’un SESSAD ne peuvent intervenir à domicile » alors que dans les textes et les faits l’intervention à domicile est explicitement prévue • « Le financement demandé aux familles crée une inégalité qui n’est pas acceptable » alors que le système actuel, qui certes est coûteux pour les familles, est compensé pour partie par l’AEEH et du reste, pourquoi le médico-social ne le prendrait-il donc pas en charge ?

Et demain :

Le nombre de salariés en Contrat Emploi Jeune va se réduire en juillet 2007, de ce fait le nombre d’enfants accompagnés sera réduit. Les coûts fixes toujours identiques seront répartis sur un nombre plus réduit de familles, l’Association n’ayant pas de moyens financiers pour compenser. Le SAI devra donc cesser son activité. A la rentrée de septembre 2007, que vont devenir tous ces 26 enfants et leur famille ? Qui va les prendre en charge et comment ? Et que vont devenir ceux qui actuellement sont en attente (8 à 10) et qui comptent sur l’extension du SESSAD. Que vont devenir aussi les 18 salariés qui se sont investis auprès des enfants et qui possèdent une réelle compétence ?

L’attitude du CROMS est particulièrement INCOMPREHENSIBLE ! Le projet répond en tous points aux attentes des familles, les enfants progressent et les enseignants accueillent favorablement les enfants atteints d’autisme dans leur classe dans la mesure où ils sont suivis par le SAI de notre association !

Que doit-on faire pour que les choses changent pour les enfants autistes français ?!

Michel CIRASSE - Président AIDERA-Yvelines Isabelle PIETRAVALLE - Vice-Présidente