Le tutorat, avant-tout un partenariat.

Le tutorat dans la classe de CM1B s’est instauré après les vacances de la Toussaint. C’est très rapidement Tristan qui a manifesté le plus d’aisance à se faire ‘le partenaire’ de François-Guillaume. Il n’est pas donné à tous les enfants de pouvoir être le tuteur de l’un de ses pairs, tout comme il n’est pas non plus évident pour l’enfant en ‘besoin’ d’accepter d’être accompagné. Si le tutorat s’est si facilement mis en place entre Tristan et François-Guillaume, c’est avant tout parce que leurs relations dépassent ce cadre, ils sont avant tout des amis : ils échangent, jouent, mangent ensemble à la cantine, s’invitent mutuellement en dehors de l’école...

Pour tout ce qui relève d’un accompagnement, il est selon moi très important de ne pas instaurer des rapports de force, des notions de supériorité et d’infériorité  . J’ai particulièrement tenu à présenter le tutorat comme un partenariat. Tristan aide François-Guillaume, tout comme François-Guillaume peut être amené à aider Tristan. Ce n’est que dans ce cadre que chacun trouve une valorisation et des bénéfices. Pour que le tuteur sache comment il doit se comporter, j’avais préparé des objectifs utiles pour François-Guillaume :

  1. Apprendre à faire son cartable seul
  2. Copier seul ses devoirs dans son cahier de texte
  3. Palier ses troubles de l’attention et de la régulation de l’activité (distractibilité, lenteur...)

Pour Tristan, il s’agit donc de garder une certaine attention sur François-Guillaume sans que cela ne le pénalise en quoi que se soit dans son travail personnel. C’est cette juste mesure que Tristan a su particulièrement bien trouver, car l’aide apportée aux uns ne doit pas se faire au détriment des autres.

Le tutorat vis-à-vis d’un enfant présentant des difficultés doit se présenter comme un tremplin vers une plus grande autonomie  . Il ne s’agit pas de faire à la place de François-Guillaume mais de faire avec lui, pour l’amener progressivement à faire seul. Un tutorat ne doit pas s’apparenter à de l’assistanat mais doit s’opérer en tant que partenariat. Ce genre de dispositif permet de rendre moins lourd et moins envahissant l’accompagnement nécessaire à un enfant. Un ami de son âge qui est là pour lui, c’est toujours moins difficile qu’un médecin, qu’un éducateur, qu’une AVS... Entre enfants, l’identification se fait aussi plus facilement et il est donc beaucoup plus évident pour François-Guillaume d’adopter des comportements adaptés.

Mais il ne faut pas oublier que l’entraide apporte  à tous et permet donc aussi aux enfants ‘ordinaires’ de prendre conscience de la différence de l’autre, de ses limites mais aussi de ses compétences. En éducation civique, ils apprennent les notions de respect, de non discrimination, de liberté d’expression... en intégrant un enfant avec autisme parmi eux, ils les vivent  ...

C’est en ‘modulant’ le regard des enfants d’aujourd’hui qu’ils pourront demain avoir une vision plus juste et respectueuse de la différence de tout un chacun.

 

Stéf.